L'Islande encore

Quand on naît insulaire on le reste pour toujours, quel que soit l'endroit où la vie vous pousse. Quand on le devient, pour cause de hasard, ou pour des raisons d’État, on le demeure à jamais. C'est la marque singulière des insulaires que nous sommes et dont nous devons nous sentir fiers. 

L'Islande revient régulièrement sur le devant de la scène pour nous donner l'exemple de sa singularité, de sa force et de son courage. Le pays des volcans a passé le cap de la chtouille pour avoir peur des quelques menaces politiciennes proférées par les receleurs de l'Europe ! Prenons-en de la graine. 

C'est qu'elle revient de loin, l'Islande. Au bord de la crise de nerfs en 2008, se trouvant à l'époque dans un bordel similaire à celui de l'Espagne, de l'Irlande ou de la Grèce, avec une dette élaborée dans les laboratoires du gangstérisme financier international, cautionnée par les complices de la politique européenne et le fabricant de faillites, le FMI, elle tire son épingle du jeu en refusant de courber la tête et de se laisser enfermer dans le piège du « paradis européen » en adhérant, comme on la poussait à le faire, à l'imposture de l’Euro. Refus et catastrophes. Moment d'intense émotion qui avait alors secoué la Sainte institution et fait jaser jusqu'à plus soif dans les bistrots spécialisés.

Depuis, nous avions un peu perdu trace de son actualité, la menace de guerre en Syrie, les faits-divers, les retraites, Marseille, sans que pour autant la Grande et perfide Institution ne continue d’œuvrer sous le manteau pour, enfin, l'attirer dans ses filets. En lui accordant, en 2009, après la candidature lancée par Reykjavik, sous l'ancien gouvernement, la somme de 5,8 millions d'euros pour 2013, « au titre de l'Instrument d'aide de pré-adhésion (IAP) », elle croyait avoir fait un grand pas dans la soumission d'un pays rebelle. Or voici qu'à cause d'un différend de pêche au maquereau et de quotas non respectés par ces bornés d'islandais, l'UE les menace de son courroux. Drôle, très drôle !... 

Lisez, en deux temps, la réponse du ministre des Affaires étrangères islandais, Gunnar Bragi Sveinsson, à propos des négociations d'adhésion à l'Union européenne : « Nous avons dissous l'équipe et les groupes de négociation, et plus aucun sommet n'aura lieu. L'UE a décidé qu'il n'y aurait plus de dotation IAP »... « Le gouvernement est à l'unisson sur ce sujet. Le processus a été suspendu, rien n'a été fermé, et nous voulons améliorer notre communication et renforcer nos liens avec l'UE sans y adhérer ». 

Joli ban de maquereaux à avaler pour la mafia internationale.