jeudi 10 octobre 2013

Lampedusa : la bordée de trop ?

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C'est avec des têtes d'enterrement que les huiles de l'Europe, José Manuel Barroso en tête, accompagné du nouveau chef du gouvernement italien, Enrico Letta, sont venues se recueillir à Lampedusa, île de moins de 6 000 habitants, au sud de la Sicile, située entre l'île de Malte et la Tunisie. Elles sont venues constater de visu l'étendue des traces laissées par un naufrage dont la responsabilité nous incombe autant qu'elle dérange nos consciences, si tant est que le terme conscience puisse encore interpeler les robots d'une politique consacrée à la destruction, non pas de la misère, mais du misérable, du pauvre, pour être clair.
Si José Manuel Barroso parle de ces centaines de cercueils (près de 400) comme d'une image qui « ne s'effacera jamais de [sa] mémoire », le son de cloche n'est pas le même du côté des manifestants, venus sonner les cloches au cri de « Honte ! » et « Assassins ! », jugeant criminelle la politique européenne de l'immigration.
Pour se dédouaner, mettant un peu de baume au cœur, José Manuel Barroso a « promis que des efforts seraient faits afin de régler la crise migratoire qui touche la région » et sorti son chéquier pour « une aide d'urgence d'un montant de 30 millions d'euros », afin d’améliorer les « conditions d'accueil et d'hébergement des migrants », conditions lourdement critiquées par les Nations unies et autres organisations humanitaires... Pour se faire une petite idée : actuellement, ils sont près de 900 à être hébergés dans des locaux dont la capacité est de 250 places ! Sachant que Lampedusa n'est que la partie visible de l'iceberg, allez-y jeter un oeil du côté du détroit de Gibraltar et ailleurs où un passage s'offre à tous ceux qui fuient la guerre, la misère, l'humiliation et la mort dans un continent abandonné au sous-sol exploité par les grandes compagnies occidentales pour leur seul profit...
Si les « bonnes âmes » de par ici – elles ne manquent aucune occasion de le souligner – s'empressent d'argumenter avec le désormais classique du genre « nous ne pouvons pas héberger toute la misère du monde », auront-elles la grandeur d'esprit suffisante à se demander pourquoi ces « anonymes, ces sans voix, dont l'existence quotidienne côtoie la mort, sont partis pour l'au-delà, alors que leur continent regorge des ressources énormes ? »...
Cela s'appelle du pillage organisé, qu'on peut résumer d'un mot : scélérat !

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1 commentaire:

  1. (la suite sur Nacht und Nebel) l'humain l'est rarement !

    Bonne journée excellentissime Rodo.

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