jeudi 14 novembre 2013

Minute, j'ai la nausée

La crise qui frappe l'Europe et le monde n'est pas seulement d'ordre politique et économique. Son aspect culturel a une importance capitale dans l'équilibre social que l'espèce humaine entretient avec son évolution. Sans cet équilibre, les valeurs de respect et de tolérance qui ont fondé et consolidé l'édifice de la pensée dans sa longue et sanglante histoire n'aurait aucun sens. D'où notre devoir à rester en état de veille pour que l'obscurantisme demeure confiné dans sa nuit.
Une nouvelle fois menacé dans ses fondations par le retour des barbares, jamais loin quand il s'agit d'étancher haine et folie sanguinaire, l'ensemble risque l'effondrement si nous n'y prenons pas garde. 
Ceci m’amenant naturellement à penser que cette sinistre « crise économique », ourdie dans les laboratoires de la haute finance, nourrie par une classe politique subornée, tombe à point nommé et n'est que la première étape d'un projet de destruction plus massif afin de vider la planète de son surplus d'encombrants en suscitant rivalités entre classes sociales et soufflant les braises de l'aversion raciale. Chaque pays possédant sa propre réserve de bêtes fauves, le moindre petit signal suffit pour que l'horreur nous enveloppe dans sa viscosité.
En France, après la « droite décomplexée », chère au gang revanchard de Nicolas Sarkozy, nous avons aujourd'hui, après l'épisode bruyant des manifs contre le mariage pour tous, via un brûlot confidentiel, « Minute », le « fascisme désinhibé ».
En prenant pour cible madame Taubira, qu'il traite de « maligne comme un singe », il fait coup double : mettre en lumière son fonds de commerce idéologique, s'offrant en prime les sunlights pour tenter une sortie des ténèbres où il vit confiné.
N'oublions pas ce que Federico Garcia Lorca écrivait au sujet de cette espèce malfaisante avant d'être assassiné par elle le 19 août 1936, un mois après le coup d’État du général Franco et le début de la guerre civile espagnole :

Romance de la garde civile espagnole

Ils montent de noirs chevaux
dont les ferrures sont noires.
Des taches d'encre et de cire
luisent le long de leurs capes.
S'ils ne pleurent, c'est qu'ils ont du plomb 
au lieu de cervelle.
Avec leur âme en cuir verni 
par la chaussée ils s'en viennent.
Nocturnes et contrefaits
là où ils vont ils ordonnent
des silences de gomme obscure
et des pleurs de sable fin.
Ils passent, s'ils veulent passer,
cachant au creux de leur tête
une vague astronomie
de pistolets irréels.

Lien sur le sujet :
Taubira et les propos de Minute


L'Erby  Show

De fum, de boum e tò aquo per pas res !...
(de la fumée, du bruit et tout ça pour rien !...)
 

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