lundi 12 octobre 2015

Les cochons de Trébrivan

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Les amis sont toujours là pour le conseil. « Tu devrais faire ceci, cela...», disent-ils, sans penser à mal. Ou, plutôt, sans penser du tout. Merci du conseil.
Si seulement les choses étaient aussi simples... Vingt dieux ! Mais où donner du melon ?
Il y a la guerre, cette pute protéiforme, avec laquelle le (vil) prix n’est pas le même selon l’étage et la catégorie où chacun loge.
Il y a la misère, pareille, pas pareille, son débat changeant la perspective selon que la victime réside en haut de la pyramide ou dans les caves de l’immeuble, à 50 dans quelques mètres carrés !
Il y a les abeilles – elles se font rares –, mais tout pareil que les migrants, ça butine partout, ça fait bzz dans les oreilles, et, à la fin, ça devient agaçant ! On éradique, mais on fait en sorte de signifier, aussi bien à l’impétrante qu’à l’empêtré que ça bourdonne sévère et que ça finit par casser les étagères à crayons ! A l’affût, les guêpes attaquent ! C’est impitoyablement stupide une guêpe. Même si elle sait qu’en te plantant le dard elle va crever, elle le plante quand même !
Que reste-t-il encore, que mon ami souligne sans pitié, comme un inquisiteur qui s’ignore ?... Ah, si, les moustiques ! Très agaçant, le moustik ! Ca voltige, ça postillonne, ça bruite le silence que ce n’est pas possible. Très collant, avec ça ! Il faut le comprendre. Plus il fait chaud, plus ça fermente et plus ça prolifère ! Sans compagnie, le moustique s’emmerde ! Et quand il s’emmerde, un moustique, sa meute court les champs que c’est misère à subir ! Avez-vous déjà vu une meute de moustiques courir les champs ?... Déguerpissez, parce que ce n’est pas laubé !
Ah, si ! Il y a le climat. Moche, aussi, le climat ! Ça fait jaser que c’est merveille à entendre. Il en pleut de la salive ! Pas étonnant que du torrentiel s’abatte soudain comme déluge sur nos campagnes causant du dégât à mettre les assurances en capilotade !
Moche, très moche. Tout aussi moche que le cochon qu’on élève en batterie. On appelle cela des maternités porcines. C'est-y pas mignonet ! Des milliers des pattes au centimètre carré. Sans être anthropomorphes – il y en a qui le sont ou qui le deviennent ! – on peut se poser des questions : faut-il être né cochon pour le devenir ?... C’est le cas du côté de Trébrivan. Un bled de 700 âmes, dans les Côtes d’Armor. Un lieu sympatoche, mais désolé, à cinq bornes de Maël-Carhaix. A Trébrivan, pas de bistrot, pas de banque, pas de pharmacie, aucun commerce, mais un Maire qui aime les cochons et le prouve, en ayant autorisé, sans consultation d’aucune sorte (pourquoi faire ?), l’implantation d’une ferme-usine de 1 000 truies pour un rendement de 23 000 porcelets l’an. Résultat : 7 tonnes d’ammoniac rejetées dans l’atmosphère, plus de 5.000 m³ de lisier, un plan d’épandage de 480 hectares sur le canton de Maël-Carhaix qui se situe sur les bassins versants de l’Aulne et du Blavet ! Nage, nage petit poisson. Tourne tourne petit moulin !
Le tout mis en place par 5 porchers des Côtes d’Armor et la société Kerlouann, détenue au 2/3 par le groupe financier AVRIL-SOFIPROTEOL.
Si des idées bizarres sur l'autorisation donnée par le Maire de Trébrivan pour l'implatation de cette usine vous traversent l'esprit, chassez-les, elles pourraient vous causer du tracas !...
Raison pour laquelle l’ArTche des Sens était présente au Giga Fetz-Deiz organisé par l’association « Sous le vent, les pieds sur terre », présidée par Sylvie Gourdon, qui depuis 2008, date de sa création, se bat pour dire que si « on aime le bon cochon »… on est  « allergique » aux élevages industriels et concentrationnaires qui produisent de la « malbouffe » et pourrisent l'environnement !…

Sous l’casque d’Erby



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