jeudi 13 septembre 2012

« La vie est une tartine de merde que nous sommes obligés de consommer quotidiennement. »

C'est par dérision que William Boyd met cette citation dans le destin de « Nathalie X », recueil de nouvelles au titre éponyme, dans la bouche de l'un des personnages, une dame de Los Angeles au courant de tout, disponible 24/24, débordée en diable, contrainte de donner dans le feeling pour satisfaire la clientèle. Madame fait dans le « chef-d’œuvre ». Elle l'attribue, sans penser à mal, par étourderie et par conviction, juste histoire de montrer : « vous voyez, je sais », à Tolstoï.
Pourquoi pas. Cette phrase ou une autre est à la portée de tous, il suffit de se montrer convaincant, d'y croire. Après tout, on aurait pu tout aussi bien la coller dans la bouche de Jésus au  jardin de Gethsémani quand Judas l'a balancé aux poulardins pour trente pièces d'argent : « Tu vas la bouffer maintenant, ta putain de tartine !... Au lieu de venir faire chier le pipol avec tes manières ! », qu'il a craché le félon.
Là, amis ruminants, vous vous demandez : « mais où veut-il en venir ? »
Quelle importance, que la tartine ait été avalée par Tolstoï ou par Jésus, par Mark Oliver Everett ou, encore, par n'importe quelle merde de quidam, puisqu'à force, nous nous sommes habitués à la grailler, la putain de tartine, au point que, certains vont jusqu'à lui trouver un goût de moindre qualité au fur et à mesure qu'on gagne en « connaissance » : « la tartine n'est plus ce qu'elle était ! » hurlent-ils.
Ce n'est pas que je trouve ça mauvais. Le goût est ce que nous en faisons. Bien sûr, des malins ont pris l'habitude d'ajouter de la moutarde ou du ketchup. D'autres ont poussé le vice jusqu'à l'arroser de vinaigrette. Les plus tordus la dégustent en dessert, avec de la confiture...
En fait, cette phrase qui nous ressemble tant, par sa banalité, est à l'origine de bien de constats, de bien de déboires et d'autant de coups de fatigue.
C'est ce que j'éprouve ce soir en écrivant ces lignes : un coup d'impuissance. Une sorte de condamnation au coup de fouet permanent. Arrière petit-fils de Thérèse d'Avila, j'ai gardé un certain plaisir pour la chose. Sérieux. L'impression que je m'épuise dans le vide, que tout compte fait, j'en ai, moi aussi, ma dose de tartine, explique l'explicable-inexplicable.
Amis ruminants, je pose mes pinceaux et repose mes doigts. Juste le temps de reprendre un peu du souffle perdu. Je pense avoir mérité ce droit, sans que cela porte à confusion. Reprendre son souffle n'est pas baisser les bras, qu'on ne s'y trompe pas sur ce point. Ce serait mal me connaître !
Je serai toujours présent : Ruminant un jour, ruminant toujours. On ne quitte pas une telle aventure comme ça, sur un coup de blues mal géré ou par esprit mégalo mal placé, par désaccord ou autres inventions du genre. Je rassure les mangeurs de tartines : Ruminances n'est pas un blog comme les autres.
Je fais une pause. Vous permettez ?...
Vous auriez tort de penser que nous allions nous séparer sur un coup de bourre, sans autre formalité. Erreur ! Voici de quoi nourrir les esgourdes jusqu'à la prochaine. Pas plus tard que demain, avec Sleep Harmo !

LA CARAVANE PASSE - T'AS LA TOUCHE MANOUCHE

SANSEVERINO - il se la pète!

Francis Cabrel & Sanseverino - Live SOS Musiciens de la Nouvelle-Orléans 2/6

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Pierre Repp Fables Lafontaine

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