lundi 9 septembre 2013

Cinéma : Red 2, les dentiers des grand-dabes

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Soirée cinoche, ce samedi. Je ne sentais pas la chose, mais bon... Red 2, comédie d'action américano-canadienne-française cartonne au box-office et, forcément, ça attire la masse et la sympathie de la critique, qui, hormis quelques bémols, s'est montrée dans l'ensemble assez complaisante.
Comment résumer ce salmigondis ? A l'instant, le mot de Victoria Abril, actrice fétiche d'Almodovar, est celui qui semble le mieux convenir : « Il vaut mieux être à poil dans un chef-d’œuvre qu'habillée dans un navet »
Voilà un bidule mégamusclé, avec visite ciblée des capitales qui comptent dans le monde de l'espionnage et du tourisme multicarte, tourné façon djeuns - le ryhme est nerveux, parfois hystérique - alignant poncifs et millions à chaque mouvement de caméra, sans que le spectateur fastoche que je suis ne finisse par éprouver de très vilaines envies, ce qui n'est pas convenable dans un lieu public. Une histoire (si tant est...) de vieux retraités américains, anciens des services secrets, estampillés « extrêmement dangereux », qui se la coulent douce à astiquer leurs dentiers pour tuer le temps, qu'on nous montre aussi fortiches que du temps où ils faisaient les 400 coups pour le compte du gouvernement sans autre souci que celui de sauver le monde du danger communiste. Les voilà donc reprennant du service pour mettre la main sur un artefact nucléaire conçu par un Anthony Hopkins diabolique, mis sous séquestre dans un asile de fous et qu'ils vont libérer, le pensant très gentil, ce qui n'est pas le cas, pour qu'il les aide à récupérer ce mélange hyper dangereux qu'il avait caché au Kremlin trente deux ans plus tôt et qu'une armée d'assassins, de terroristes impitoyables et des membres du gouvernement assoiffés de pouvoir cherchent à saisir pour mettre à mal la planète et les gentils moutons qui paisent dans les près salés. D'où l'importance de faire copain-copain avec les russes qui ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes depuis que le mur de Berlin et la glasnost sont passés par-là, car si la chose explose, une ville comme Londres, par exemple, serait débarrassée de ses 11 millions d'habitants en un battement de cils... Hopkins, ayant gardé dans ses tiroirs un fond d'Annibal Lecter, se révèle être un très vilain méchant ayant du courroux à revendre contre les gouvernements de tous les pays, finit à la fin en microparticules dans un ciel décoré pour l'occasion. Bruce Willis, malgré des efforts de sobriété fait ce qu'il sait faire de mieux, présenter son meilleur profil affichant l'amorce d'un sourire de tombeur qui ne tombe personne, sinon la nunuche de trente ans sa cadette qui s'accroche à ses basques, on se demande bien pourquoi. Catherine Zeta-Jones, qui n'est plus la fleur printanière du Masque de Zorro, joue les prolongations en espionne russe volcanique avec ses « beaux restes ». John Malkovtch, d'ordinaire si subtil et inquiétant, change de registre pour nous donner un aperçu de ce qu'il ne sait pas faire, l'idiot ! Idem pour le reste de la distribution qui mouline jusqu'au tournis, sans oublier d'empocher le cachet au clap de fin.
Un conseil : restez chez vous et tapez-vous une bonne série à la con. Parmi celles-ci, une qui n'est pas mal du tout, Borgen, série danoise mettant en scène les intrigues politiciennes dans la lutte pour le pouvoir... Elle passe sur Arte le vendredi soir.

1 commentaire:

  1. Bonjour les gens. Temps incertains. Aujourd'hui, cinoche et en Zyque du jour, en contrepoint, l'orchestre Baobab, laissez-vous aller avant que le pire n'arrive.

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