lundi 21 octobre 2013

Leonarda et les Chics Types

Amis de la compulsion active et de la déception tenace, je renonce à vous détailler l'expulsion de la petite Leonarda, cueillie en pleine « sortie scolaire » et expédiée par chronoposte à l'envoyeur, vous connaissez tout de la vie ordinaire d'un clandestin au pays de Voltaire et de Fouché, pas la peine d'insister...
Ce qui me chiffonne, c'est la suite. Et la suite est toujours la même... Que faire d'autre, après tout ?... Changer de gouvernement ?... Nous avons à peu près tout essayé par voie légale... Changer de société ?... Oui, d'accord, mais... outre que c'est illégal, bien que légitime, c'est trop long... Trop compliqué... Trop abstrait à faire comprendre aux « masses laborieuses » saturées par des siècles de manipulation... Allez redresser un arbre torse !... Une pétition pour parer à l'urgence et tenter d'ouvrir des voies d'eau dans le Navire-amiral ?... Va pour la pétition ! Le contenu de celle-ci ne variant pas des précédentes, on garde la formule en changeant le nom du destinataire : « Valls démission » aujourd'hui, demain, on verra... Hier, c'est du passé... Les ministres passent, le sinistre reste !
La France a connu autant de ministres de l'intérieur que des pétitions pour les faire déguerpir. Les cris d'indignation offrant le même refrain, jamais « Untel » n'a bougé d'un iota de l'endroit où le destin l'a placé... Sachant, à moins d'être totalement stupide, ce que je finis par penser, que le ministre de l'intérieur obéit au doigt et à l’œil aux consignes politiques décidées par un supérieur élu... au « suffrage universel » ! Elle n'est pas grande, la France ?!... On ne se décourage pas : « Untel, démission » ! Et de tube en remix, de quinquennat en décennie, les gouvernements se suivent au diapason d'un discours qui fleure bon le boucané. Le temps (toujours le même, mais en plus long) passe et avec lui le gâtisme finit par trouver un logement confortable dans nos tissus. On nomme cela la constance militante.
J'utilise le terme générique d'Untel sans distinction d'idéologie : le ministre de l'intérieur est le baromètre qui indique à l'exécutif l'orientation à donner à sa politique en cours d'exercice afin d'éviter le coup de vent imprévisible, ce qui s'avère souvent aléatoire, voire néfaste... Pousser un ministre de l'intérieur à appliquer tel moyen de répression, plutôt que tel autre, est fonction de la rumeur et de l'humeur d'un électorat colérique et souvent inconstant. Sa monnaie courante. Tous les gouvernants l'utilisent pour mentir, suborner, se faire élire ou réélire, avec des fortunes diverses...
L'histoire démontre que remplacer un ministre de l'intérieur n'a jamais été gage de bien-être politique pour le bon peuple. Le remplaçant continuant de faire ce qu'il doit faire, ministre de la police. En revanche, ce qui est universel c'est l'obstination avec laquelle on continue de crier : « Untel, démission » !
Untel ?... Et pourquoi pas tous, sans renouvellement de contrat ?!...

PS – Après enquête des services sur l'expulsion de la petite Leonarda, RAS ! A la rigueur un petit manque de tact de la part des poulardins... Hollande himself est venu le proclamer dans une courte intervention dans les « étranges lucarnes ». Leonarda peut revenir au pays si elle en « fait la demande », a-t-il soufflé... Mais sans sa famille, dixit Valls ! Non, mais, on est assez impayables comme ça !

Pour info : Selon les chiffres de l'intérieur, 18 000 clandestins ont été reconduits à la frontière durant les huit premiers mois de l'année 2013...

Liens sur le sujet :
Leonarda autorisée à venir 
Expulsions de sans-papiers 
Sans famille


L'Erby Show

Préhistoire d'en rire



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