lundi 13 octobre 2014

Fabrique d'un terroriste

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"... il nous tend un miroir impitoyable car ce que nous y voyons, répété à l’envi, comme une mise en abîme,  n’est que le reflet de notre humanité infirme"...
Galadriel 

Des réflexions intéressantes ce matin lors de mon tour de lecture sur le Web, en particulier celle-ci, saisie chez les « Moutons enragés », faisant écho à la réaction de Galadriel dans « Les brins d'herbes engagés », sous le titre « Fabrique d'un terroriste », en réponse à la colère et à la lassitude exprimées par Françoise, une blogueuse qui en a marre et qui explique le pourquoi de son ras-le-bol, ras-le-bol, dont nous avons tous, à des degrés plus ou moins importants, subi les turbulences. Comme c'est assez long, je vous propose un extrait avec liens. A chacun de juger s'il continue la lecture ou non. Pour ma part, j'ai tout lu, tout écouté :



Chère Françoise,

Ô combien je comprends ta révolte et ta décision d’envoyer tout valser !

Qui de ceux qui tiennent un blog d’information avec honneur (et oui, ce vieux mot dit exactement ce que je veux dire) n’ont pas ces pulsions régulières de colère mêlée de lassitude, cette impression d’écrasement devant le flot sans pauses de violences, de bêtises, de lâchetés, de paresses, d’irresponsabilités, de complicités puantes, de perversités.. On pourrait en faire une liste infinie.

Le net existe, dans le pire et le meilleur. Telle une auberge espagnole, on s’y repaît de ce que l’on est venu y chercher.

il nous fait mal… il nous tend un miroir impitoyable car ce que nous y voyons, répété à l’envi, comme une mise en abîme, n’est que le reflet de notre humanité infirme.

L’histoire bien que manipulée par les vainqueurs, nous renvoie depuis longtemps, les mêmes interrogations, les mêmes images. Il suffit de savoir lire entre les lignes.  Sauf qu’il faut prendre le temps d’y aller fouiller, et que cette société de l’immédiateté, de la facilité, ne pousse guère à la lenteur que demande une telle démarche.

Contrairement à toi, je suis blanche, blanche de chez blanche, nordique même, de mère en fille sur des générations.

Mais comme toi, j’ai une tête, un corps dans lequel bat un cœur, des membres, mon sang est rouge et je fais partie de la communauté humaine.

Nos pères ont fait tous deux l’Algérie mais avant, le mien avait fait la campagne d’Italie puis l’Indochine. Lui aussi haïssait De Gaulle. (Cet homme est juste un exemple, il  ne fut ni pire ni meilleur qu’une liste infinie de potentats dont la filiation remonte à l’histoire de l’humanité). 

Ce père,  petit garçon doux et sensible au dire de sa sœur, qu’est-il devenu après avoir vécu tellement d’horreurs ?  Un homme  traumatisé, dur, muet, enfermé, rigide, pétri de peurs, qui rabâchait son regret d’avoir échappé à la mort. Ce fut mon père et je lui ai pardonné d’avoir voulu par force m’imposer sa détestation de la vie.

Que  déduire de son histoire ou de celle de ton père ? Que nos destins tant individuels que collectifs nous modèlent tous et que nous n’avons pas également  les  moyens pour les assumer.

Moi aussi j’en ai bavé. Comme j’avais grandi sous une cloche de plomb, dans une révolte intérieure qui n’avait fait que grandir, j’ai voulu tout expérimenter de la vie.

Comme tous les jours des milliards de semblables sur terre, il aurait fallu  vraiment 3 fois rien, un tout petit hasard au mauvais moment  pour que je bascule dans la dépression profonde, ou la violence, ou la haine, le crime, la sectarisation spirituelle, politique,  la drogue, la prostitution, la mort.. Que sais-je ? J’étais prête à tout.  J’aurais pu aussi me replier, me pétrifier, me dessécher, me déshumaniser, devenir aussi immobile, dure et aiguë qu’une pierre.

Comment ignorer que d’autres n’ont pas eu ma chance, ou peut-être n’ont pas su, pas pu, ou pas voulu la voir parce que quand elle est passée ils étaient tellement possédés par leur souffrance et leur révolte ou étouffés dans leur enfermement du moment qu’ils n’y ont pas cru...

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Sous l'casque d'Erby



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