dimanche 25 janvier 2009

Chaque livre a son double


Le vice étant mère et vertu, je suis revenu dans mon grenier afin de dénicher de quoi alimenter ma chronique livres sur Ruminances.
A vrai dire, je n'avais pas l'esprit à ça. Mon grenier, c'est exactement l'image que la planète donne d'elle même, politique et économie confondues, haine et guerre en moins bien entendu.
Je me suis installé au milieu de l'arène, civilisation en état de décomposition, cherchant, farfouillant dans les décombres, dandinant comme un pauvre pêcheur en quête d'un bonheur improbable, entre une oeuvre de Fénelon, auteur lointain des « aventures de Télémaque » et un Michel Zévaco et son « Triboulet », de quoi ne pas perdre raison, la bande de Gaza scotchée dans la tête comme un interminable cauchemar. L'histoire du monde et de ses crimes à date ponctuelle. La mort et son catéchisme. Obama et un certain répit. Obama et cette rose blanche qu'on cherche à cultiver “en junio como en enero” dans le calendrier de nos peurs.
L'écriture c'est de l'image. C'est de la parole. C'est de la colère. C'est de l'impuissance. C'est beaucoup de triche et autant de dégout. Comment dire à monsieur Bernard-Henri Levy , entre autres, que juif ne doit pas rimer avec état criminel sans passer pour un moins que rien ? Comment dire à des Dieudonné et à son soutien national que le fait de ne pas souffrir BHL, ni la politique criminelle d'Israël n'implique pas la caution des thèses du Front National, ni celles tout aussi douteuses des frères musulmans ? Comment dire que la liberté n'a pas de prix ? Qu'aucune politique, aucune religion, ne doit, en aucune circonstance, prendre le dessus sur un droit mondialement reconnu et constamment bafoué ?
Un livre ? Oui, je veux vous parler d'un livre. Il est là. Il tend la main. Un ami de passage l'avait oublié dans la chambre de passage de notre maison dans les années 90. Je l'ai ramassé. Rangé. Oublié. Un livre pas cher. Un livre qui parle d'amitié. Un livre qui parle de misère et de temps difficiles. Un livre qui chante et qui diffuse un parfum. Un livre télépathique qui tombe de l'étagère, vulgaire passant, dont chaque mot, chaque phrase, chaque mouvement vous incite à devenir sinon l'égal de l'auteur du moins son semblable. Son meilleur ami.
« L'orgie », suivi de « 1933 fut une mauvaise année ».
John Fante, c'est canon !

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