mercredi 28 août 2013

Ayrault Man, héros malgré tout

Erby sur ruminances
Il est fort Jean-Marc Ayrault quand même. Que nous le voulions ou pas, il godille sa barcasse dans les récifs avec l'art consommé d'un mataf rompu aux caprices de la marée et des intempéries. Alors que le gouvernement doit gérer, entre autres, une ardoise de plus de 10 milliards d'euros, héritage de la Sarkozie que vous découvrirez ici, si vous l'ignoriez, le voici ouvrant le dossier de la grenade dégoupillée sur la réforme des retraites. A peine revenu du festival rochelais du week-end c'est devant une brochette de brochets représentant le Medef et les syndicats ouvriers qu'il s'est mis à jouer du flûteau et à t'endormir du cobra royal que c'est miraculeux ! Pas un pour piper mot, ou alors si faiblement que le sonotone ne suffit pas à le rendre audible. Pour quelqu'un qu'on dit avoir le charisme d'une huître cela ressemble à un joli tour de force. Hormis Force ouvrière, qui devait être reçue ce mardi et qui reste « inflexible » sur certains points, mais à qui on donnera aussi son gage, syndicats ouvriers et Medef sont sortis « relativement apaisés » par le jeu tout ronronnant du premier ministre. L'effet flûte fait des ravages à tous les étages. Ne reste plus aux parties en présence qu'à convaincre leurs bases respectives, ce qui n'est en somme qu'un jeu d'enfants pour ces professionnels de la dialectique de confort. Pour cela, il leur suffit de faire monter le trouillomètre dans le sens de la sinistrose, tout en montrant, pour la forme, un zeste de mécontentement et un bout de tissu rouge, d'invoquer la crise économique, la situation désastreuse des pays voisins dont certains, comme l'Espagne, les citoyens sont réduits à vendre les bijoux de famille, ce qui n'est pas encore le cas, dieu merci, par chez nous, et voici toute velléité de résistance étouffée dans l’œuf. C'est ça le con-sans l'sous, consensus pour les initiés ! Mais comment fait-il pour que tout le monde se dise satisfait au terme d'une rencontre aussi « délicate » ? Sa méthode est des plus simples : il n'entre pas dans le détail, chacun pensant alors que d'ici 2020 les règles de calcul ne seront pas modifiées, pas plus que la durée de cotisation, qui elle, dit-on, ne sera retouchée qu'après cette date, pour atteindre « progressivement » 43 ans à l'orée de 2035. Tout comme il ne sera pas question de « gel ou de baisse de pensions » ! 
Quel est l'avis de ceux qui n'ont que 500 euros de pension par mois, on en connaît, pour tirer la charrette ?... Quand auront-ils l'honneur d'une invitation à Matignon pour un concert de flûte désenchantée ?...

1 commentaire:

  1. Bonjour les gens. Pat Benatar, encore une meuf, en zyque du jour. Colonne de droite.

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