Une frégate française au large de la Syrie

En attendant que l'inéluctable n'arrive, la France envoie une frégate du nom de Chevalier Paul en Méditerranée orientale pour donner le mal de mer à Bachar Al-Assad. Mais chut, c'est secret, l'ennemi ne doit pas savoir. L'effet surprise est une arme inestimable quand on cherche à terrasser le dragon. Un « dragon » qui, comme tous les dragons, s'avère être ce dictateur sanguinaire avec qui la France, l'Angleterre et la grande Amérique, entre autres, ont en leur temps commercé sans état d'âme particulier... Tout comme ils l'ont fait avec Ben Ali, Moubarak ou Kadhafi, avant qu'à tour de rôle chacun ne passe à la trappe. Manque de bol, c'est par voie de presse, cette vilaine, qu'Al-Assad est prévenu que Hollande va le « punir », d'une force que même sa mère ne pourrait le reconnaître si elle venait à le croiser dans un quartier populaire où il viendrait à s'exiler après sa raclée. Mais nous n'en sommes pas là. Pour l'instant la mission de la France c'est de « punir » de manière homéopathique, pas question de le chasser du pouvoir, non, mais de le convaincre par un « coup de semonce » de cesser de recourir encore une fois aux armes chimiques. Le passé est le passé et les morts sont morts. S'il s'en tient là tout ira bien pour ses fesses. En attendant, drapeau au vent, la Frégate bleu-blanc-rouge, est prête. Tremble, vilain canard, et rentre dans le rang ! Petit problème technique avec la chevalier Paul, la France ne dispose pas encore du missile de croisière naval ou "SCALP naval" (appellation très dissuasive) d'une portée de 1 000 kilomètres qui doit équiper les frégates FREMM, ainsi que les « sous-marins nucléaires d'attaque de nouvelle génération Barracuda, dont le premier exemplaire, le Suffren, doit entrer en service en 2017 »... D'où l'idée de lui adjoindre le Charles de Gaulle, fleuron du bricolage maritime français, fin prêt à couper les flots, équipage et flottilles entraînés, pour couper le sifflet au satrape.